Pour ce tout premier article de 2013, je vous propose de plonger dans vos souvenirs.

Mais attention, je ne parle pas de n’importe quels souvenirs, je vous parle entre autre de ceux que vous aviez déjà avant même de naître, avant même d’être conçus. Il s’agit de votre instinct. C’est quoi, l’instinct ?

Une fois n’est pas coutume, je viens de commencer l’article par la question de conclusion ! Cette question doit vous sembler pour le moins abstraite, difficile à répondre à ce que l’on considère depuis toujours comme acquis, non ?

Au premier abord, elle a le mérite de rappeler le titre de cet article: la mémoire génétique. C’est précisément ce sur quoi nous allons réfléchir à présent. Peut être que ma question vous apparaitra plus claire, ou qu’elle ouvrira des concepts, des notions qui ne vous parviennent pas à sa première lecture.

Mémoire génétique ?

Tout être vivant, qu’il soit animal ou végétal, possède son propre ADN. ADN est une contraction d’Acide DésoxyriboNucléique. Nous voila bien avancés…

L’ADN est “simplement” une molécule, contenue dans chacune des cellules qui compose un être vivant. Elle renferme toutes les informations nécessaires au bon développement de cette cellule mais aussi, plus généralement, toutes les informations qui permettent à cet être vivant de fonctionner, de vivre en somme.

Une molécule d’ADN

La structure d’une molécule d’ADN se présente sous la forme d’une double hélice, renfermant des “brins”, c’est à dire des éléments qui, selon leur composition, leur nombre, et leur ordre définissent la nature de l’être vivant, et ses caractéristiques.

Chaque espèce vivante possède un “assemblage” d’ADN propre, on appelle cela le génome.

Le génome humain est donc commun à tous les hommes, et toutes les femmes. Pourtant, en chacun de nous, ce génome possède des spécificités, nous rendant tous uniques aux yeux des autres êtres de notre espèce.

Et comme si cela n’était pas déjà suffisamment complexe, il s’avère que, malgré l’aspect unique de notre ADN, des similitudes apparaissent dans l’ADN des personnes d’une même famille ! Ainsi, l’ADN permet d’identifier le père, la mère, ou tout ascendant ou descendant de notre famille.

En somme, votre ADN joue le rôle de carte d’identité biologique !

Ce qui nous intéresse pour l’heure, c’est une des spécificité de l’ADN. Il peut en effet transmettre des informations génétiques de nos parents !

N’avez-vous jamais entendu “Il ressemble beaucoup à son père !” ou bien encore “Tu as les yeux de ta mère !“, “c’est typiquement la carrure de son grand père !” ?

La ressemblance entre père et fils (Ici, Kirk et Michael Douglas)

Notre ADN n’est pas seulement la clé de voute de notre existence, c’est aussi une formidable base de donnée qui se transmet de générations en générations ! Lors de notre conception, il définit nos traits, nos aptitudes, nos fragilités physiques et psychiques !

Nous appelons cela l’hérédité, ou bien encore la mémoire génétique. Mais jusqu’ou peut bien aller cette mémoire génétique ?

L’instinct

L’instinct caractérise une connaissance, une mémoire que l’on possède dès le premier instant de la vie, alors que nous n’en avons pas encore fait l’expérience. L’instinct le plus basique est le suivant:

• Vivre
• Survivre
• Se reproduire

Ces notions très basiques sont le socle de toute espèce vivante: vivre (boire, se nourrir), survivre (se défendre, se battre pour vivre) et se reproduire (perpétrer la continuité de notre espèce).

L’instinct, transmis par notre ADN ?

Aujourd’hui, nous, êtres humains, n’avons plus besoin de cet instinct: nous avons toujours besoin de vivre, mais survivre n’est plus vraiment d’actualité: nous ne nous battons pas pour manger. Quand à se reproduire, ce n’est plus une question de survie: nous faisons bien plus souvent l’amour pour le plaisir, et non pour avoir une descendance.

Tout ceci n’est cependant qu’une “illusion” organisée et menée par notre cerveau, car bien que l’on n’y pense pas, cet instinct basique fait toujours la Loi en chacun de nous !

Et pour cause: chacune des cellules de votre corps est autonome: elles n’attend pas un quelconque ordre de votre cerveau pour fonctionner: tant qu’elle possède les ressources nécessaires pour subsister, elle reste régie par cet instinct basique: vivre, survivre, se reproduire !

L’ADN est la clé de voûte de toute vie, dès ses premiers instants.

En conclusion, et bien que notre cerveau nous occulte cela, nous sommes et restons des animaux, dont l’instinct assure la survie et la continuité. Et si cet instinct nous est donné dès notre première seconde de vie, alors que nous ne sommes pas nés, et que notre cerveau n’est pas développé, d’où vient-il ?

Comme je vous le précise plus haut, chacune de vos cellules connaît cet instinct… Et comme je vous le précise un peu plus haut, chacune de vos cellules possède des molécules d’ADN.

Voyez-vous à présent où je veux en venir ?

L’instinct fait donc partie de la mémoire génétique. Ceci démontre que l’ADN est également un vecteur de connaissance, de mémoire.

Et si l’ADN en savait plus encore ?

A présent, je vous propose une réflexion plus théorique sur la mémoire génétique. Et si notre ADN ne se contentait pas seulement de transmettre notre instinct de base ?

Il y a des choses que l’on sait, que l’on pense connaître depuis toujours, qui s’avèrent parfois extraordinaires et qui, pourtant, ne sont pas connues de tous. On les appelle des “dons”, des choses “innées”, des aptitudes particulières que l’on a, alors que nous ne les avons jamais apprises, ou approfondies. On ne peut parfois même pas se les expliquer à soi-même, on le sait, tout simplement.

Une dextérité accrue par exemple, ou bien encore une faculté de notre corps à résister, s’adapter, évoluer plus poussée que les autres. Serait-ce un héritage génétique transmis par l’un de nos ancêtre, et que les autres être de notre espèce n’ont pas ?

A contrario, l’ADN peut-il transmettre la peur de quelque chose: la phobie ?

Pour ma part, j’ai une phobie monstre des araignées. Je n’ai aucun souvenir d’avoir été mordu, ou bien encore de m’être retrouvé enfermé avec une araignée, d’avoir vécu un évènement traumatisant qui aurait fait germer cette phobie. Pourtant, mon corps entier se tétanise lorsque j’en vois une. Mon corps entier, jusqu’à la moindre cellule repousse cette espèce. On a beau me dire que “ce n’est pas la petite bête qui va manger la grosse”, j’associe l’araignée à tout ce qu’il y a de plus repoussant, répugnant, effrayant. Pire, après en avoir vu une, la moindre sensation sur ma peau me fait penser qu’il s’agit d’une autre qui me grimpe dessus !

Cette simple photo suffit à me donner des frissons. Comment est-ce possible?

En réfléchissant de façon logique, ma phobie ne vient pas de l’aspect potentiellement dangereux des araignées. Certes, certaines sont mortelles, mais elles ne sont pas légion parmi toutes les espèces d’araignées qui existent. Et quand bien même,  comment expliquer dans ce cas ma phobie des araignées, alors que je vous une admiration sans faille pour les serpents, qui, eux, représentent un plus grand danger ?

Ma phobie serait-elle un héritage génétique, transmis suite à l’expérience traumatisante de l’un de mes ancêtres ? Mystère… Plausible en tout cas.

Lorsque le fantastique rencontre la génétique

Terminons cet article par une théorie génétique issue d’un jeu vidéo: Assasin’s Creed.

Assassin’s Creed

Le joueur incarne un personnage dont les tout premiers ancêtres étaient des assassins. Une société de haute technologie a découvert que l’ADN renferme le patrimoine génétique des parents proches, mais pas seulement. Il renferme également l’intégralité de la mémoire de tous les ancêtres, jusqu’au premier.

L’ADN permettrait alors, s’il est correctement décrypté, de découvrir la vie de tous nos ancêtre, jusqu’au moindre détail: Ce qu’ils ont vu, vécus, ressentis, de leur premier jour jusqu’à leur dernier souffle.

Or, cette société a développé une machine capable de lire l’ADN et d’extraire toutes ces informations: c’est l’Animus.

Mieux encore, l’Animus permet à une personne de se plonger dans l’histoire de ses ancêtre en les incarnant, afin de revivre leur histoire. Ainsi, Desmond va revivre l’histoire de ses ancêtres assassins, et réveiller chez lui, grâce à l’Animus, toutes leurs ancestrales aptitudes et leur dextérité, enfouis, endormis dans son propre ADN.

Ce jeu vidéo absolument magnifique crée par Ubisoft nous permet d’élargir la notion d’instinct et de mémoire génétique: si nous avions réellement la mémoire absolue de nos ancêtres dans notre ADN, mais que celle-ci était simplement “endormie”, inutilisée… Et si nous pouvions la réveiller ?

Reposez-vous la question désormais: qu’est-ce que l’instinct ? Que contient-il ? Voila une question qui s’avère bien plus complexe à présent…

Sources:
Acide désoxyribonucléique (WikiPédia)
Assassin’s Creed (Ubisoft)